Si la plupart des personnes se plaignent de la musique actuelle. C’est parce que la musique a toujours était le reflet du monde dans lequel nous vivants.

Et nous savons que tous que notre génération n’est pas axé sur l’innovation. Nous allons voir que la musique est certes le fruit de notre époque. Mais que cela ça ne l’empêche pas d’être bien vivante. Si on se donne les moyens de chercher du bon côté.

Pour les véritables amateurs de musique, c’est devenu un calvaire d’écouter la radio ou les chaînes télévisées spécialisées dans la musique. En passant d’un canal à l’autre toutes les musiques populaires se ressemblent étrangement. Mais cela n’est pas nouveau. Cela fait des décennies que l’on entend cette critique. Les chansons pop d’aujourd’hui se ressemblent. Les structures et les accords n’évoluent pas beaucoup. C’est un constat commun. Les jeunes auditeurs sont unanimes sur la question. Le public, les spécialistes et les mêmes les scientifiques peuvent le confirmer. Et chez les professeurs de musique même sont de cloche… pas grand chose n’évolue et ils disent tous à l’unisson que c’était mieux avant.

À part quelques exceptions musicales. Et encore c’est bien souvent de simples nouveaux sous-genres qui émergent. Nous n’avons pas vu de véritables révolutions musicales arriver. Si on veut observer de véritables révolutions, il faut presque se tourner vers le siècle dernier. Pas de quoi contraster avec la culture dominante. Notez que bien souvent les grands changements musicaux interviennent avec les évolutions technologiques. Mais même de ce côté là. La musique assistée par ordinateur était taillée pour révolutionner la création. Mais à part quelques éclairs de génie, peu de d’évitables révolutions à observer. Pourtant le genre est mûre. Cela fait presque un demi siècle que la révolution numérique est accessible. Et même si les technologies se sont énormément démocratisés. Nous faisons quasiment tous de la musique de la même manière. Seul le billet d’entrée a changé. Au final le son, lui n’a pas beaucoup évolué.

De nombreux logiciels sont arrivés sur le marché. Pro tools a démocratisé le recording studio (l’enregistrement en home studio).

Seul Ableton Live a véritablement modifié les habitudes de composition avec une philosophie de composition à part. Mais depuis, à mon sens aucun éditeurs de logiciels n’a véritablement essayes d’innover. Chaque concepteur revoit année après année sa copie en simplifiant sa recette. Les plug-ins audio ou instruments se multiplient. Mais cela tourne rapidement en rond. Car au lieu d’innover, les concurrents ont tendances à se copier entre eux. Les synthétiseurs qui sortent sont bien souvent des copies du son qui sortaient lors des décennies précédentes. Et les constructeurs se contentent de nous ressortir du réchauffé en refaisant revivre d’anciennes sonorités et d’anciens sons à la mode.

Par contre la petite révolution. Si on peut appeler cela ainsi. Réside sur les outils de la diffusion de la musique. Là les outils ont vraiment évolués. Désormais tout est accessible. Et on ne peut plus se trouver d’excuses pour ne pas arriver à sortir un album et à le partager au plus grand nombre. Désormais ce n’est plus les structures qui détiennent le marché. Les tendances se créer via les réseaux sociaux. Puis se sont les géants de l’industrie qui récupère les nouveaux talents qui arrivent à briller sur le web. C’est un véritable paradoxe car nous sommes la première génération de l’histoire qui va briller par ce changement de cartes liés à la technologie. Plutôt que par la musique en elle-même.

Du côté des ventes de disques. On observe que le rap est passé en une quinzaine d’années en sous culture méprisée par l’industrie et la société en nouveau leader de la musique française, voir presque internationale. C’est désormais incontestablement la culture la plus influente. Et comme son cousin issue de la même période, la musique électronique est aussi le genre qui s’est démocratisé à la vitesse de la lumière. Ces styles de musique qui était des formes de revendication et d’expression à contre courant sont désormais les musiques les plus mises en avant par les publicitaires pour représenter le mouvement de notre époque. Ces deux styles musicaux sont désormais difficiles analyser tellement il y a de sous-genres à l’intérieur. Il y en a désormais pour tous les goûts : énervés, calmes, nostalgiques, agressifs, dansants etc…

Mais delà de la diversification de style, pas grand chose ne change. Car ce sont toujours mêmes recettes qui fonctionnent. C’est facile à observer. La nature a horreur du vide.

L’industrie n’aime pas le changement ? Pourquoi changer une recette qui marche dise les cyniques. Si on revient en arrière et qu’on observe les années 50 à fin 90, les débuts de la musique enregistrée. On observe inlassablement les mêmes règles dans les charts. Ce sont les mêmes grilles d’accords, des mélodies très similaires, avec des reprises musicales qui se repentent sans fin. On peut même rire en disant qu’on calque les mêmes recettes pour obtenir les mêmes tubes. C’est presque devenue des mathématiques.

Dans les années 50, lorsque les maisons de disques observées un potentiel tube. Il passait commande auprès de musiciens pour obtenir des copies, des versions alternatives et arriver en premier à l’assaut des magasins. Ce phénomène a eu lieu à travers le monde. En juin 1955, quatre chansons occupaient dix places dans le top 20 dans les charts anglais. Tout cela n’est pas nouveau. Parfois même c’est le public qui réclame inlassablement les mêmes recettes musicales. Il y a plusieurs explications quasi-scientifique a cela. L’humain est rassuré par la répétition. Et son côté nostalgique est très sensible à tout ce qui est cyclique. Si c‘est du copié-collé cela frôle l’escroquerie. Mais la répétition collé à de l’originalité peut faire des miracles. Le fond doit toujours coller à la forme. L’un ne va pas sans l’autre. Et puis encore une fois il faut aussi savoir évoluer.

Sur certains continents c‘est l’histoire et les mouvements migratoires liés à l’histoire qui amène le progrès musical. L’histoire des afro-américains, les musiques africaines, beaucoup de styles de musiques latines. Ce sont les confrontations, les mélanges qui amènent les plus belles évolutions musicales. Cela fait indéniablement augmenter le niveau général et cela fait aussi évoluer la musique en elle-même. Et lorsque l’histoire ne joue pas son rôle. La logique économique reprend le dessus et c’est elle qui impose son rythme.

L’industrie compte sur les tendances socio-culturelles pour renouveler son modèle. Les formules sans risques à succès se répètent mécaniquement. Il y a un besoin de créer de la nouveauté, des variations mais tout cela est bien minime. Et les musiciens composent avec ses tendances malgré eux. Lorsqu’une nouveauté arrive et fonctionne. Tout l’industrie se calque dessus pour s’engouffrer dans la brèche. Et on voit apparaître un nombre incalculable de clones sur le marché de la musique. Les décrypteurs analysent la nouvelle tendance. Et comme tous le monde à accès au mêmes outils. Une normalisation s’opère fatalement dans la production musicale. Et la nouvelle tendance redevient la nouvelle norme. Ce qui sonner différent ou en rupture devient la nouvelle norme à imiter. Et des artistes similaires font leur apparition pour s’accaparer le style qui vend le plus. Avec la digitalisation de nos modèle économique. Les structures de maisons de disque et les labels étant moins rentables qu’avant, ils prennent tous ce virage. Car ils sont de de moins en moins enclin à prendre des risques. Et donc personne n’échappe à la règle. Ce qui fait que la musique tourne régulièrement en rond. On assiste à des années de musique sans saveur et le cycle se répète jusqu’à saturation. Avant de revenir en arrière ou de regarder dans le rétroviseur qu’elle était l’ancienne tendance. 

Le culte de la nostalgie

Les boucles temporelles se répètent. Les artistes Rock modernes font des références aux anciennes générations pour survivre. Cela va même jusqu’à se calquer esthétiquement sur les looks et l’imagerie d’avant. Il y a peu d’innovation car la nostalgie fonctionne parfaitement dans l’inconscient des auditeurs. Cela permet de faire des ponts entre les différentes générations et de viser des publiques plus larges. Mais si un style musicale n’arrive pas à se renouveller, au bout d’un moment il meurt, si le flambeau n’arrive pas à être transmis aux nouvelles générations. Autrefois le Rock était le style à la mode chez les jeunes. Mais on observe que maintenant se sont les musiques urbaines qui dominent car le flambeau n’a pas réussis à être repris par les plus jeunes. On retrouve se même mécanisme dans la Pop culture qui a du mal à se projeter dans le futur. Les références esthétiques se tournent inlassablement vers le passé au lieu d’essayer de reconstruire l’avenir avec de nouveaux codes originaux. Est-ce dû aussi à notre société qui n’arrivent plus à avancer. a part la digitalisation qui à modifié en profondeur notre manière d’évoluer. Il faut avouer que les innovations sont rares. On se contente bien souvent de recycler le passé ou de le rendre tout simplement plus abordables. La société à du mal à proposer un modèle singulier de l’avenir. A insuffler une confiance envers l’avenir. Et cela se ressent aussi sur la culture populaire qui peine à trouver de nouvelles voies pour tirer l’ensemble de la société. 

Et pendant ce temps là, les mêmes schémas se répètent. Et la création musicale est au point mort. 

Le quête du progrès

Mais rassurez-vous contrairement à ce que l’on peut croire, la création n’est pas morte. Elle ne peut pas être stoppé. Si on regarde l’histoire, cela n’a jamais été véritablement le cas. La mutation et la transformation permanente est au coeur même de la culture moderne et de la culture humaine de manière large et profonde. 

Au niveau des caractères et des différentes personnalité. Certaines personnes sont très ancrés dans l’avenir (créativité) et d’autres dans les racines du passé (les traditions et les rituels). C’est cette diversification qui donne tant de richesse à l’homme. Et c’est ce mélange qui donne de la profondeur aux choses. La culture populaire est avant tout un socle commun. Ce n’est pas gênant si les airs et les mélodies se répètent pendant des siècles. Et se sont ces similitudes qui font que nous pouvons faire des ponts entre différentes cultures et différentes nations voisines. 

Si on analyse grossièrement le développement de la production musicale, on observe deux tendances différentes. Qui peuvent se résumer à : l’underground et le mainstream. L’underground est la contre culture. C’est celle qui a tendance à créer en opposition et à innover contre la tendance établie. Puis le Mainstream qui regroupe la musique qui rayonne et qui vends le plus sur le marché. Autrefois c’est deux tendances étaient très distincte. Mais maintenant avec internet et la démocratisation des outils. Tous le monde à accès à l’information en même temps. Il est plus difficile de séparer ces deux mondes là qu’avant. Le streaming (tendance d’écoute en ligne) n’a pas aidé dans ce sens. Car désormais c’est le public qui choisit la musique qui souhaite écouter. Et les nouvelles tendances à succès changent très rapidement. C’est devenu compliqué à reproduire et difficile à observer car les tendances peuvent changer parfois s’une semaine à l’autre. Les producteurs de musique de l’industrie mainstream s’approprie ce qui se fait soit dans l’underground, soit dans les codes des semaines précédentes, en observant les tendances du Top Stream et en se rendant sur les petites scènes de live à surveiller en concert ou sur le net. 

Maintenant tout est mélangé. La pop s’inspire de l’expérimental. Dans le rap on voit parfois des artistes sortir de nul part grâce à des succès sur des plateformes comme Soundcloud. Puis aussitôt, la nouvelle tendance est récupéré par de grands artistes établies qui invitent les nouveaux artistes en featuring sur des collaborations musicales. Des réappropriations émergent et cela contribuent à faire évoluer progressivement la musique. C’est simplement notre mode de consommation qui a évolué. Ce qui rend les micros tendances plus difficile à analyser car tout va extremement vite. La musique se produit plus rapidement, ses audiences se diffusent plus vite, et la consommation de la musique se digère aussi plus vite. 

On observera peut-être plus tard cette métamorphose de mode de consommation digital comme une révolution qui à changé radicalement notre rapport de la musique. L’avenir nous le dira.

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