Il m’est impossible de faire le tour des séquenceurs sans faire un article approfondi sur l’un des séquenceurs les plus populaire en France : Cubase. Il demeure toujours l’un des plus aboutis du marché. La version 7 de Cubase est loin d’être une nouveauté estivale. Puisque ça fait désormais plus de 6 mois qu’elle a remplacé la version 6.5.
La bonne nouvelle c’est que face à la concurrence. L’éditeur Allemand Steinberg a décidé de stabiliser les prix vers le bas. Et la mauvaise c’est que par contre les mises a jours payantes vont être plus régulière.
Trois versions
Alors pour les nouveaux, sachez déjà qu’on a le choix entre trois coffrets différents :
- Elements7 (env 99€) : qui dispose des outils de base. Elle est destinée aux musiciens qui ont besoin d’un outil simple et accessible. Idéale pour composer en déplacement par exemple.
- Artist7 (env 299€) : qui offre tous ce que l’artiste débutant a besoin. C’est une version déjà très complète. Mais qui contient un peu moins de pistes, d’effets … que la version complète.
- Cubase7 (env 599€) : qui est la version XXL que je vais tester aujourd’hui . L’offre de Cubase est plus chère que celle de ses concurrents direct. Mais croyez-moi vous en aurez pour votre argent.
Les origines de Cubase
Se plonger dans les origines de Cubase revient à revivre les première heures de la M.A.O.
En effet la première version de Cubase nous ramène en avril 1989. Cette copie devait se nommer : ‘Cubit’. Mais par des problèmes de Copyright, le nom Cubase fut adopté. Cette édition est perçu comme le successeur du Pro-24 (de Steinberg). Elle pouvait gérer uniquement le MIDI et tournait sur les plateformes Atari (versions 520ST et 1040ST). Je rappel que les ordinateurs Atari était les premiers à disposer d’origine de connectique MIDI.
Pour l’adaptation sur Mac il faut attendre 1991 (avec une version permettant aussi d’éditer le son) et 1992 pour l’adaptation sur Window 3.1.
Les nouveautés
Au niveau des nouveautés, depuis la version 6 on recense l’apparition/amélioration :
- des manipulations audio et midi avec notamment un effort sur le Time-strech,
- HALion Sonic SE qui a remplacé HALion One et LoopMash qui passe en V2,
- un simulateur d’ampli VST Amp Rack,
- de nouveaux VSTi : PadShop et retrologue,
- l’intégration du codec FLAC et l’export SoundCloud,
- un indicateur Loudness très pratique,
- de 300 sons d’instruments dans la extension d’HALion Sonic SE,
- la boîte à rythme Groove Agent One accueille plus de 150 grooves, 30 nouveaux kits de batteries et la possibilité de construire des boucles Midi.
Les Vst
- le Spectrum Analyser pour l’EQ et un Channel Strip performant qui regroupe 5 effets et de nombreux pré réglages,
- fonctions piste d’accord. Le Vari audio 2.0, l’ASIO guard, le CurveEQ. Le VST connect SE. Le MemZap (qui permet de mémoriser différents zoom) etc
- la refonte globale de la MixConsole avec customisation des voies. Intégration du Control room, système plein-écran etc.
Mais laissez moi vous détailler tous ça un peu plus en détails.
) sont accessible sur le site Steinberg pour environ 20€.
Alors cette année, ça donne quoi ?
Je dirais que dans la septième version l’accent a été principalement mis sur l’élément clés du séquenceur. Celui que l’on nomme : MixConsole. Cette fenêtre a bénéficié de beaucoup d’efforts. Afin de la rendre la plus ergonomique possible. D’abord par son mode Full screen qui plaira aux utilisateurs de Laptop (ordinateur portable). Et la possibilité de moduler selon nos habitudes.
Ensuite, l’équipe de Steinberg a décidé de remanier le workflow. En rendant l’expérience Cubase encore plus fluide qu’avant. Et comme l’éditeur aime faire les choses bien. Il nous propose des vidéos de tutoriels avant l’ouverture d’une session.
Histoire de se mettre dans le bain avec quelques repères.
Vidéo de tutoriel : C’est une excellente idée, mais je vous préviens, il va falloir impérativement comprendre l’Anglais. Sinon l’apprentissage va être chaotique.
L’interface graphique
L’interface graphique de la console de mixage MixConsole est plus classe qu’avant. L’humeur chez Steinberg est à la couleur sombre, ça fait de suite plus sérieux. Sinon à notre droite on a le choix entre les différentes voies à afficher (ou non dans la partie centrale de l’écran). La partie Control room avec le « Loudness meter ». Pour le choix des options c’est en haut que ça se passe. Gardez à l’esprit que tout est à porté de mains et que tout est modulable.
Question d’organisation
Vous pouvez même sauvegarder jusqu’à quatre configurations de fenêtres si vous avez plus ou moins l’utilité de charger votre MixConsole en fonction de votre activité. Et ce n’est qu’un exemple de se que vous pouvez personnaliser sur votre fenêtre MixConsole. Par exemple sur vos sessions qui contiennent des centaines de pistes il est tout à fait possible de faire disparaître (masquer) certaines voies ou groupes pour y voir plus clair. Et des idées comme celle-ci Steinberg en a à revendre.
MixConsole
Au centre de la fenêtre MixConsole, on a aussi la possibilité de choisir des photos pour illustrer nos pistes. Avouez que c’est quand même plus rapide de discerner une piste de guitare quand on a une photo de l’instrument au dessus. L’éditeur Allemand a même pensé à nous mettre un mini bloc-note où il est possible d’inscrire des infos sur la piste en question. Bref, ce sont des petits détails, mais des petits détails qui vont vous faire gagner du temps.
Control Room
Outils de Mastering
Mastering
Et en parlant de Mastering sachez également que Steinberg a eu la bonne idée d’incorporer le plug-in CurveEQ de Voxengo dans sa nouvelle version. Plus qu’un EQ classique, CurveEQ sait écouter le rendu fréquentiel d’une source Audio pour l’appliquer à une autre cible Audio. Cela permet soit de s’inspirer de l’égalisation d’un CD que l’on apprécie et que l’on souhaite garder en référence. Soit d’obtenir une certaine homogénéité entre les différents titres que l’on vient de composer. Un beau petit jouet qu’on est content d’avoir dans son studio.
Le routing
On accède aux paramètres de l’égaliseur de différentes façons. Soit en cliquant directement sur la courbe, via les sliders ou en cliquant sur le « E » de la voie. Ce qui aura pour action d’ouvrir une nouvelle fenêtre Channel Central. L’EQ possède 4 bandes paramétriques, 8 types de filtres. Et il est possible d’observer ce que l’on fait. Soit en visualisant directement la courbe d’égalisation soit en observant le spectre du signal.
Le nouveau Channel Strip
Le nouveau Channel Strip est particulièrement complet et efficace. Au menu : un compresseur, un limiteur, une saturation. Un effet gate et un envelope shaper (transient designer). Tout est accessible en quelques secondes. Et on peut même visualiser l’envoi du signal vers des pistes auxiliaires. Afin de pouvoir gérer nos multiples effets (reverb, delay etc).
Q-Link
Par rapport aux versions précédentes, j’ai également noté l’ajout d’un mode : Q-Link. Il permet de grouper facilement plusieurs pistes et d’y appliquer des valeurs « absolue ou relative » (absolue=applique le même changement à toutes les pistes; relative=applique la même valeurs à toutes les pistes).
Et dernière nouveauté que j’ai mis du temps à remarquer : le mode « listen ». Il permet d’écouter la piste sélectionné tout en atténuant toutes les autres. Option qui est drôlement intéressante lorsque l’on mix. À tester !!
Chord track
Il s’agit d’un nouveau style de piste qui va faire le bonheur de beaucoup de compositeurs. Grâce à elle, Cubase se transforme en véritable assistant à la composition. Que vous soyez compositeur amateur ou confirmé cet outil va vous faire gagner beaucoup de temps.
Je m’explique, une fois la piste d’accord crée (impossible de la louper, elle possède son propre logo). On double clic pour ouvrir l’éditeur d’accord qui établie la nature de l’accord (le type, le caractère (maj ou min), les altérations, la basse ..). Une fois ces infos renseignés. Une dénomination apparaît dans l’arrangement comme par magie.
Chord assistant
Et comme si ça ne suffisait pas, on dispose d’un second outil qui le complète : l’assistant d’accord (Chord Assistant) qui va vous proposer une liste d’accord en adéquation avec l’accord de référence. En quelques clics. Vous n’aurez plus d’excuse pour construire une progression d’accords qui tiennent la route.
Et puis on peut continuer ainsi, on va dans « voicing » (guitare,piano etc) en spécifiant la manière de jouer les notes (pop, jazz…). Et petit à petit une partie de notre morceau prend forme. Et comme dans Cubase, les accords peuvent être entrés manuellement ou détectés automatiquement à partir d’une piste Midi.
Impressionnant
On peut par exemple contrôler des pistes MIDI ou VariAudio avec la Chord Track pour qu’elles suivent les accords et la gamme de sa chanson. Ou on peut faire l’inverse, et demander à la Chord Track de puiser ses accords dans une piste MIDI.
Quoi de neuf chez VariAudio?
Le Melodyne façon Steinberg, passe en version 2 est met à profit tout son savoir faire pour permettre au musicien d’écrire des harmonies vocales à partir d’une piste principale. On remplit la Piste d’Accords. On met un clic sur une piste audio de voix. Et on demande gentiment à Cubase de créer les harmonies. Si vous changer un accord dans la piste accord, les harmonies suivront. Je trouve que VariAudio 2 est de plus en plus aboutie. Et il est forcé de constater que l’élève a encore du mal à talonner le maître Melodyne.
Pure tuning
Une autre petite nouveauté existant déjà sur Logic 9 porte le nom de « Pure tuning » reprenant le principe du Hermode Tuning et s’appliquant principalement à la musique électronique et aux sons de synthèse. Si certains instruments, comme les bois ou les cuivres, permettent aux musiciens d’adapter l’intonation. Les claviers « bien tempérés », eux n’ont que douze demi-tons par octave. L’Hermode tuning permet de modifier l’accordage et d’ajuster les fréquences en temps réel des instruments virtuels. Ainsi vous entendrez la différence sur les intervalles comme la tierce et la quinte : le son aura plus de punch et de clarté.
Le résultat est assez probant, mais attention cela ne fonctionne que sur les instruments VST3.
Connecting people
Le monde s’ouvre et nos séquenceurs se devaient de suivre la même voie. Ainsi, Steinberg a décidé de créer VST Connect SE pour qu’on se sentent moins seul dans nos studio. L’idée est simple. Rassembler les musiciens et les ingénieurs à distance puisque désormais la technologie le permet. Beaucoup de structures ont déjà tentés dans le passé de créer des architectures similaires. Mais toutes les tentatives ont été voués à l’échec. On espère donc que le projet de Steinberg va être un succès.
En situation
En pratique voilà comment ça se passe un musicien se trouve dans son studio. Il installe un petit logiciel gratuit lui permettant de pouvoir communiquer avec son hôte. Via l’intermédiaire d’une Webcam, talkback et chat. Et tous ce qu’il faut pour faciliter un dialogue spontané. De l’autre côté, l’intermédiaire utilise l’interface VST Connect SE. Il s’utilise comme un plug-in dans Cubase7. Inséré sur une piste prête à enregistrer. Et quand le VST Connect SE Cue Mix est sur le groupe. Cela permettra le retour casque du musicien.
Une fois les formalités de connexions établies. On pourra effectuer quelques réglages sur les niveaux du micro. Sur le playback, le métronome et les effets désirés.
Pour finir
Si vous débutez en M.A.O, et que vous avez du mal à faire votre choix. Sachez que Cubase7 est une valeur sûre, très répondu dans le milieu. Et qui ui saura être à l’aise dans beaucoup de domaines. Concernant une éventuelle upgrade vers cette version, vous serez plus à même de juger après avoir lu cet article.
En conclusion
Maintenant, plus d’excuses. Vous savez ce qui vous reste à faire, foncez sur votre ordinateur et faites-nous de la bonne musique